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Quelques réflexions - Premières remarques
Nous pouvons constater qu'il y a beaucoup de failles existant dans l’organisation du camp. Les nombreux manques, associés à plusieurs changements, révèlent l’inorganisation effective des camps de La Forge et de Choisel, inorganisation qui perdure de leur ouverture à leur fermeture. Tous ces problèmes ont pour origine commune le problème de crédit. En effet, si les crédits nécessaires à l’entretien des camps sont débloqués dès mai 1941, ils arrivent trop tard : les problèmes d’organisation sont déjà bien ancrés. Ce problème de crédits a pour origine une question fondamentale, sur laquelle s’interrogent les autorités françaises dès 1940, et qui continue d’intriguer certains historiens à l’heure actuelle : les camps pour nomades présents en France sont-ils des camps français ou allemands ? La circulaire du 14 mai 1941 donne à l’époque une première réponse : ces camps pour nomades sont allemands, car créés sur ordre des autorités allemandes. Les frais d’entretien et d’hébergement des nomades sont alors imputés au budget "frais d’occupation". Cependant, si les Allemands sont responsables de l’ouverture de ces camps, ce sont bel et bien les Français qui les administrent, par le biais des autorités préfectorales concernées. De plus, les Allemands se désintéressent totalement de la question nomade une fois leur concentration effectuée. Leur seul souci est de ne pas en faire libérer un trop grand nombre. Ainsi, bien que les autorités préfectorales de la Loire-Inférieure administrent le camp de La Forge (et de Choisel) sur ordre allemand, elles sont totalement responsables des conditions de vie existant dans ce camp, les Allemands n’intervenant pas dans l’organisation du camp. Les autorités préfectorales de la Loire-Inférieure sont donc responsables de la discipline stricte imposée aux nomades dès 1940, ceux-ci n’étant pas seulement concentrés mais internés puisqu’ils ne peuvent plus sortir du camp sans escorte, alors que dans le camp de Rennes, par exemple, ils peuvent circuler librement pendant la journée. Cette stricte discipline est encore renforcée suite au transfert des nomades à Choisel début mars 1941 et à l’arrivée des communistes dès mai 1941. Ainsi, la mixité du camp serait cause du renforcement de la discipline : les Allemands s’intéressent aux internés politiques de Choisel ; il faut donc que tout le camp soit bien "ordonné", même si les nomades n’intéressent guère ces mêmes Allemands. Les autorités préfectorales sont aussi "responsables" des problèmes sanitaires et médicaux qui existent au camp : si elles n’en sont pas la cause – puisque seul le problème de crédits est à l’origine de cela –, elles ne font rien pour tenter d’améliorer la situation.

Ainsi, de par la discipline stricte et les nombreux problèmes d’ordre sanitaire rencontrés par les nomades qui y sont internés, le camp de La Forge (et de Choisel) est, en France, l’un des camps pour nomades les plus durs de ceux étudiés jusqu’à présent, pour la période 1940 – 1942. Mais ce camp est-il, en France, le camp pour nomades le plus dur de toute la Seconde Guerre mondiale ? Cette question reste en suspens. Pour pouvoir affirmer cela, il faudrait disposer de travaux d’analyse sur chaque camp ayant existé en France pendant cette guerre, ces travaux nous permettant ensuite d’établir des comparaisons. Mais pour l’instant, très peu de camps ont fait l’objet de ce genre d’étude. Il se peut donc que d’autres camps aient été plus durs.

Le 13 mai 1942, le camp de La Forge est fermé suite au transfert des nomades vers le camp de Mulsanne, dans la Sarthe. Quelques mois plus tard, le 5 août, les nomades internés à Mulsanne sont transférés à Montreuil – Bellay, camp pour nomades du Maine-et-Loire. Selon l’étude menée par Jacques SIGOT au début des années 1980, il semblerait que les conditions de vie à Montreuil-Bellay soient quelques peu similaires à celles connues par les nomades en Loire-Inférieure. Jacques SIGOT évoque quelques améliorations des conditions de vie propres au camp dès 1944, notamment en ce qui concerne le ravitaillement. Mais, dès juillet de cette même année, le camp est constamment bombardé par les avions alliés. Le camp est alors vidé et les nomades sont transférés quelques kilomètres plus loin, à la Motte-Bourbon. Puis, dès octobre, ils sont renvoyés à Montreuil-Bellay. En janvier 1945, alors que le Maine-et-Loire est libéré depuis l’été 1944, les nomades sont transférés au camp de Jargeau, dans le Loiret. Ils ne connaissent donc pas la Libération en même temps que les habitants des communes environnantes. Cette attitude ne fait que responsabiliser un peu plus les autorités préfectorales du Maine-et-Loire, non seulement responsables des conditions d’internement des nomades pendant la guerre (au même titre que les autorités préfectorales de la Loire-Inférieure), mais aussi responsables de leur internement après la Libération (au même titre que les autorités préfectorales du Loiret). Le camp de Jargeau ne ferme définitivement ses portes que le 31 décembre 1945.

Cependant, bien qu’internés de 1940 à 1946, les nomades ont, pendant longtemps, été oubliés de la mémoire collective. Les Français ont gardé en souvenir les internés politiques, puis les Juifs se sont rappelés à leur mémoire. Mais les nomades sont tombés dans l’oubli. Dans son étude effectuée à la fin de années 1990, Emmanuel FILHOL nous explique que sur vingt-deux communes questionnées, onze ne connaissaient pas l’existence d’un camp pour nomades sur leur territoire. De plus, les communes qui n’ont pas oublié ne rendent pas forcément hommage à ces nomades internés. A Châteaubriant, la stèle installée ne fait pas mention des nomades internés à Choisel de mars à septembre 1941. Seuls les résistants sont mentionnés.

A Moisdon-la-Rivière, il n'y a plus beaucoup de personnes ayant VRAIMENT côtoyé le Camp... Il faut se dire qu'à l'époque, il y avait peu de moyens de communication, les enfants finissaient souvent l'école à 12 ans... Alors que pouvaient bien raconter sur la cour de récréation des gamines et des gamins qui habitaient tout près du Camp ?
Pour les adultes, le seul moment de rassemblement était le dimanche pour la messe... Et chacun avait sûrement d'autres préoccupations que de parler de ce Camp. Surtout qu'avant la guerre, des Romanichels, avec leurs roulottes, avaient déjà l'habitude de se "concentrer" sur ce lieu un peu isolé...
Mais en fouillant un peu plus, certaines personnes commencent à parler "un peu" de cette période, des anecdotes sont racontées deci delà...

Date de création : 05/04/2009 @ 15:28
Dernière modification : 05/04/2009 @ 15:29
Catégorie : Quelques réflexions
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