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Le Camp de la Forge - Présentation du Camp
Dès le début des hostilités, en 1936 et 1937, un petit contingent d'Espagnols, femmes et enfants principalement, souvent originaires du Pays Basque et des Asturies , transporté par des bateaux anglais, se réfugie en France : 236 personnes viennent jusqu'à Ancenis.
D'autres réfugiés sont accueillis dans des installations de fortune à Châteaubriant avant d'être dirigés vers La Forge à Moisdon.

Le Camp de la Forge

A Moisdon-la-Rivière, on prépare activement le Camp de la Forge, malgré les protestations du Maire Paul Ginoux-Defermon qui écrit que "la population a une hostilité extrêmement vive" vis à vis des réfugiés. Monsieur Michau, propriétaire de la Forge et des longères, accepte de louer le manoir et la charpenterie pour un loyer de 1000 francs le 25 mai 1939. Le lendemain, les anciennes ardoisières de la Tangourde à Juigné-les-Moutiers sont également louées. Dans les jours qui suivent, 700 personnes, en majorité des femmes et des enfants , venant de tout le département sont acheminées à la Forge.
L'administration a cherché en hâte du personnel pour les encadrer.
Monsieur Legoff, inspecteur de la police spéciale en retraite, accepte de diriger le camp de Moisdon. Il est aidé par un sous-chef de poste et six gardes. A Juigné, Charles Cadot, retraité de la gendarmerie à Châteaubriant, fait de même.


300 planches et 200 pieds

Le sous-préfet Arnaud pare au plus pressé. Il commande 300 planches et 200 pieds, ainsi que 620 paillasses et 600 kg de paille pour assurer le couchage. L'installation est sommaire, I'eau potable manque. La Croix-rouge fait de nombreuses visites et réconforte les réfugiés.
Madame Arnaud, femme du sous-préfet, s'occupe personnellement de la petite Amapola (coquelicot en espagnol) Diez Fernandez qui est un bébé malingre à peine âgé d'un an. Elle est aidée par des castelbriantaises, Mesdames Roussel, Nivert, Larose, Lebastard, Delanoue, Chailleux, Bicot, Cassin et beaucoup d'autres.
D'après le livre de comptes du camp de Juigné, il apparaît que la nourriture était variée et chose plus surprenante adaptée au goût des espagnols. A côté des légumes habituels on relève I'achat de pois chiches qui n'étaient pas beaucoup consommés à Châteaubriant. Le fournisseur attitré est Amador Castañer, qui tenait boutique, rue Aristide Briand à I'enseigne "Au palmier de Valencia". S'il y a de la morue en quantité, manque l'huile d'olive.
L'état sanitaire des camps est correct. Des infirmières ont été réquisitionnées et les médecins sont appelés régulièrement. L'administration a très peur des épidémies aussi elle ne lésine pas sur les médicaments et les hospitalisations. Chaque mois le préfet continue à publier des listes de personnes disparues. Ces listes écrites en espagnol permettent de connaître l'origine géographique des réfugiés. S'ils viennent de toute l'Espagne, leur dernier domicile connu se trouve souvent être la Catalogne (Provinces de Barcelone et de Gérone). Il y a peu d'indications sur les professions exercées, d'autant plus qu'il y a une majorité de femmes. Parmi les réfugiés se trouvent un certain nombre d"'indianos" c'est-à-dire des espagnols nés en Amérique , comme Emilia Marquez Villazon, née en Floride ou Dolorès Elias Martin née à Cuba en 1915. Pour des raisons de sécurité, le préfet interdit le regroupement des familles dans le cas où les réfugiés ont des parents près de la frontière espagnole.


La population de Châteaubriant fait son possible

La population de Châteaubriant, après le choc des premiers jours, a fait son possible pour adoucir le sort de ces pauvres gens. Une lettre du sous-préfet est très significative à cet égard. Celui-ci écrit que dans un premier temps la population "était assez réfractaire" mais "elle a été vivement impressionnée par la dignité des réfugiés et par leur attitude pleine de sagesse. Entraînée par des hommes de bonne volonté qui ont constitué le Comité d'accueil, il semble, si l'on excepte quelques hostilités irréductibles, que les réfugiés soient acceptés sans difficultés."
Le sous-préfet ajoute: "Toutes les associations et groupements ont aidé à ce résultat, et je ne saurai passer sous silence, comme majeure de ce revirement, toute l'aide que j'ai trouvée dans LE COURRIER DE CHATEAUBRIANT (organe des partis modérés) et dans les autorités ecclésiastiques qui n'ont pas hésité à organiser, dans les locaux du Cercle catholique, une représentation au bénéfice des réfugiés".
Des témoins de l'époque affirment que cet afflux de réfugiés a été pour la première fois la cause d'un rapprochement des deux camps traditionnellement hostiles (catholiques et laïcs), préfiguration de ce qui se passera pendant et après la guerre.


A Moisdon, on craint pour les filles !

31 août 1939, Paul Ginoux Defermon, maire de Moisdon, demande au sous-préfet l'évacuation de la Forge car "les femmes (de Moisdon) sont effrayées à la pensée de se défendre de ces indésirables dont le nombre est d'environ 800". En fait, les moisdonnaises n'avaient aucune raison d'avoir peur car dans le camp il n'y avait que des femmes, des enfants et quelques hommes invalides... Mais avec "les rouges"... on ne sait jamais.
On notera que les mentalités à la campagne sont plus figées qu'à Châteaubriant qui possède une vieille tradition républicaine. Les habitants de Moisdon sauf exception ne manifesteront pas de sympathie, ils venaient voir avec curiosité ces gens qui leur semblaient venir d'une autre planète.


Merci à Noëlle Ménard, pour cet emprunt...


Date de création : 06/04/2009 @ 21:32
Dernière modification : 08/04/2009 @ 16:16
Catégorie : Le Camp de la Forge
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