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Présentation (La vie du Camp)

Le Camp réputé pouvoir "accueillir 320 internés, est situé à 15 km au Sud de Châteaubriant, dans une cuvette, à l'emplacement de l'usine désaffectée d'une société d'ardoisières. Un entourage en grillage (fils de fer barbelés) a été installé pour le clore parfaitement. L'intérieur de l'enceinte comporte : une vaste cour en sol dur recouverte de scories et des bâtiments en très mauvais état. L'immeuble principal est inhabitable en raison de l'humidité extrême ; des baraques ont été construites afin d'abriter les nomades. Toutefois, quelques maisons ouvrières, sales, peu aérées, abritent des familles entières.
Le peloton de Gendarmerie et le personnel chargé de la surveillance et de l'administration du camp occupent, dans des conditions satisfaisantes, un manoir abandonné dominant l'étang de la Forge, à environ 150 m au sud, sud-ouest.
Les nomades qui ont gardé leur roulotte sont autorisés à l'occuper, les autres doivent vivre dans des dortoirs communs.
Les conditions d'hygiène sont lamentables, comme l'écrit l'infirmière dans un rapport daté du 27 janvier 1941 :

"Dans les roulottes, les familles vivent entassées dans un cube d'air nettement insuffisant. On peut voir 11 à 12 personnes confinées dans une voiture de 3,50 m de long sur 1,80 m de large et 1,70 m de haut, soit un cube d'air de 10 m3. Dans les dortoirs, installés dans trois grands bâtiments en maçonnerie, avec toit à la mansarde, non plafonnés, donc très haut, on constate l'effet contraire et, du fait de leurs dimensions et surtout du fait de leur hauteur, les dortoirs sont pratiquement impossibles à chauffer.
Les repas sont consommés soit dans les roulottes, soit dans les dortoirs bien qu'un "réfectoire" soit prévu. Mais il est situé dans une sorte de hangar ouvert à tous les vents et pratiquement inutilisable".

L'hiver 1940-1941 est très dur, le camp devient vite inhabitable. Le 2 mars 1941, tous les internés sont transférés dans celui de Châteaubriant. Puis de nouvelles baraques sont montées et le 7 juillet 1942 des nomades et divers "indésirables" de droit commun en provenance de Châteaubriant y sont expédiés. Le 13 mai 1942, les nomades et forains qui composent le camp de Moisdon sont expédiés au camp de Mulsanne.