Le site de la Forge Neuve de Moisdon-la-Rivière
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Description (Le korrigan)
En général le korrigan est petit, haut d’une à deux coudées, très ridé, malingre, noir et poilu, mais d’une force prodigieuse. Cheveux longs parfois tressés, certains ont le front orné de petites cornes auxquelles ils attachent leurs bretelles. Ils ont les pieds poilus, sabots en bois, mains aux doigts longs et fins, avec parfois une petite queue qui frétille sans cesse. Le “Petit Charbonnier” de Bryère ressemble à un singe roussâtre !
Lorsqu’au Xème siècle Samson aperçoit pour la première fois “ces païens danser autour des menhirs”, il les décrit sauvages et vêtus de peaux de bêtes. Il faut attendre la fin du XVIIème siècle pour les voir adopter le costume paysan local et un curieux chapeau aussi large qu’une lune. Un vieux manuscrit mis à jour par Claymorius dit qu’ils se montraient délibérément aux hommes en “rustres hardes et ne réservaient leurs vrais et nobles atours qu’au sein du domaine Kouril étendu sous terre, plus bas que la mer et les rivières”.
De nombreux dolmens, ou bien des pierres curieusement disposées, marquent l’emplacement de leur gîte. Des Korandous habitent dans les falaises de Bilfort à Paimpol. A Coat Bihan on appelle les barrows Châteaux de Poulpicans, un tumulus à Saint-Nolfen la retraite des Bouléguéans : c’était autrefois leur capitale , ils y vivaient par milliers. La lande de Plandren est entièrement creuse et abrite une métropole de Courils. Les monumentaux et étranges édifices de Carnac délimitent les frontières de la cité mère : ceux des rivages, “les noirs”, vivent dans les trous des falaises ; et les derniers Tens disparus dans les mares et les fermes en ruine. Les Kornikaneds demeurent toujours en Brocéliande, quelques Korreds en Cornwall, des Spriggans, issus d’un cousinage, se sont étendus sur les moors, et les sorgues hantent les côtes britanniques.
Ils n’exigent qu’un peu de graisse pour leur roye et leur bouillie. Pourtant beaucoup de gens ont vu de la fumée sortir de dessous des pierres et par les trous de leurs demeures, et senti le délicat fumet de leurs festins.
On connaît en définitive très peu de chose de cette race ancienne, le contact avec les hommes se bordant à quelques rencontres, services, danses ou mises à mal pour les maritimes. Leurs épouses font parfois appel à des sages femmes humaines lors des accouchements difficiles. Elles les paient avec de l’or provenant de leurs trésors enterrés sous les dolmens.
Ils dansent, la nuit, dans la lande. Les humains qui se risquent dans leur ronde, se réveillent la plupart du temps avec des souvenirs de rêves très confus... Il paraît qu'ils gardaient des trésors entassés sous de grosses pierres qui s’ouvraient lorsqu’on les frappait avec une certaine clef rouillée. Autrefois, lorsqu’on avait perdu quelque chose, il suffisait de se rendre à leur résidence au commencement de la nuit, et de dire : "Poulpican, j’ai perdu tel ou tel objet." Le lendemain on le retrouvait à la porte...